Le nom «
Boconnec »
Le nom du site connaît plusieurs orthographes
différentes :
- « Botconnec » sur la carte de Cassini (fin du
dix-huitième siècle) ;
- « Boconec » dès le plus
ancien
cadastre (1825), et encore sur le cadastre actuel et sur la carte
IGN ;
- « Boconnec » dans l'usage courant depuis
longtemps, et sur le panneau
indicateur posé par la commune au carrefour ;
- « Botconec » sur le plan de la commune
installé au centre du bourg de
Plouguernével, et pour l'administration fiscale ;
- « Bokoneg », équivalent
en orthographe bretonne moderne,
aussi conseillé par l'Office de la langue bretonne / Ofis ar
Brezhoneg.
Rien d'étonnant à ces
différences : dans toutes les langues,
l'orthographe des noms était mal fixée avant le
dix-neuvième siècle, et dans notre
région la
francisation des noms bretons a aussi pu compliquer les choses.
Plusieurs suppositions pourraient expliquer ce nom.
La prononciation traditionnelle locale, «
Boh-coñ-nec
», peut évoquer un ancien nom en
« Bod-Koneg
» où l'accentuation
aurait atténué le son
« D ».
« Bod » signifie « bosquet
»,
mais a plus anciennement le sens de
« logis ».
« Boconnec » peut donc signifier :
« le logis de
Connec » (Connec est un prénom breton, il
existe
par exemple un bourg nommé « Saint-Connec
/
Sant-Koneg »). C'est une explication possible – sans doute pas la
seule.
Nous avons recherché d'éventuels
équivalents en
gallois ou en cornique, langues très proches du
breton : il
existe en Cornouailles (pointe sud-ouest de la Grande-Bretagne)
un lieu-dit
Boconnoc
dont le nom est attesté depuis le onzième siècle.
Eléments
d'histoire de Boconnec
Les documents des XVIIIe, XIXe, et XXe siècles
conservés aux Archives
départementales et aux Archives municipales
permettent de retrouver nombre
d'informations sur les habitants et la vie des villages autrefois.
Quelques recherches dans la base internet
Généarmor nous
ont ainsi donné des noms de personnes ayant vécu
à
Boconnec :
– Henri Glory et Anne Le Gendre, de 1691 à 1703
– Julien Baniel et Catherine Le Jugement, en 1730
(mariés en 1717 à Mellionnec)
– Pierre Le Galloudec et Marie Hamon, en 1751
– François Hamon et Jeanne Le Minter, en 1752
(mariés en 1748 à Bonen)
– Jean Bourdonnay et Catherine Grenel, en 1767
(mariés en 1753 à Plouguernével)
– Yves Le Guen et Louise Le Galloudec, en 1769 et 1770
(mariés en 1767, celle-ci étant fille de Pierre
Le
Galloudec et Marie Hamon, cités plus haut)
– Jacques le Bastard et Marie Le Galloudec, en 1773
(mariés en 1772, celle-ci étant fille de Pierre
Le
Galloudec et Marie Hamon, cités plus haut)
– François Thomas et Marie Jouan, de 1770
à 1777 (mariés en 1767)
– Yves Glori et Marie Hervé, en 1785
(mariés en 1774)
Ceci indique qu'au dix-huitième siècle deux
familles
différentes ont pu vivre en même temps dans le
village ;
le fait qu'il y ait deux corps de bâtiments anciens,
disposant
chacun d'une belle cheminée (les deux sont toujours
visibles),
semble confirmer cette hypothèse.
Deux des bâtiments,
dont la longère ci-dessus, semblent dater du XVIIIe
siècle.
Le premier cadastre est celui de 1825. Le registre correspondant (1826)
indique que
deux
propriétaires différents, Allain Le Roux et
Guillaume
Potier, détiennent chacun la moitié des
bâtiments
et environ la moitié des parcelles de terrain ;
apparemment, ils n'habitent pas sur place.
A la fin du XIXe siècle, Boconnec appartient à la
Communauté des religieuses augustines de Gouarec. En 1911,
celles-ci vendent à Adrien Blutel, domicilié
à
Paris ; à cette époque la longère
n'est
déjà plus classée « maison
», mais
« bâtiment rural » par
l'administration fiscale.
La propriété passe en 1941 à Yvonne Blutel, qui
épouse en 1945 Ronan Ségalen fils du
célèbre écrivain et voyageur breton Victor
Ségalen.
Par respect des contemporains, nous n'indiquerons pas les noms
des propriétaires ou locataires plus récents.
* * * * *
« Toull
an ale born » (le trou de l'allée borgne):
tout près du carrefour, la minuscule parcelle
ainsi nommée sur les vieux registres est
enclavée
entre la route Rostrenen-Silfiac et une courte allée sans
issue –
peut-être une très ancienne boucle de cette route.
L'élargissement du chemin d'accès à
Boconnec, vers
1956, a fini
d'aveugler cette « allée borgne
» – en
subsistent deux petites portions de talus et quelques chênes.